Les acousticiens sont des experts en acoustique, ingénieurs ou techniciens. Un métier passionnant, varié et plein d’avenir. Comment travaillent-t-ils ? Pourquoi et comment devenir acousticien ? Revue de détail sur ce métier très recherché.

L’acousticien : un expert multifacettes

Ingénieur ou technicien, parfois chercheur, l’acousticien est un scientifique, expert en acoustique. Il travaille sur les ondes et vibrations, autrement dit, la science des sons.

Ce métier profite à tout le monde : il est au service du confort d’écoute, du confort de vie, de la santé, de la sécurité, voire de la préservation des écosystèmes. Les domaines d’application sont extrêmement larges. 

L’acousticien travaille le plus souvent en équipe, dans des entreprises à taille humaine : des bureaux d’étude acoustique (BEA). Environ 200 BEA exercent en France, la plupart d’entre eux comptent moins de 50 salariés.

Il se déplace très souvent, pour faire des repérages ou des mesures, dans des lieux très différents : des entreprises, des salles de concert, des studios d’enregistrement, des logements, des immeubles, des lycées. Des lieux parfois luxueux (hôtels, palaces, châteaux…), et parfois insolites (éoliennes, circuits automobiles, toits de Paris, simulateur de chute libre ou encore, volières à papillons !).

Il travaille seul lorsqu’il s’agit d’analyser des mesures, de faire des calculs prévisionnels, ou rédiger des notes et rapports.

À la base spécialiste en physique ou mécanique, l’acousticien est aussi polyvalent et à l’écoute de nombreuses disciplines. Selon les projets, il va s’intéresser aux sciences humaines et sociales, aux arts et à la culture, aux sciences de la terre et de l’atmosphère, et à de nombreux domaines : bâtiment, transport, urbanisme, architecture, santé, sociologie, psycho-acoustique, industrie, ondes sismiques, acoustique sous-marine, …  Autant d’opportunités de riches rencontres avec d’autres experts dans tous ces domaines.

Pour aller plus loin, consultez notre série vidéo consacrée au métier d’acousticien

Des besoins croissants, pour l’utilité sociale et le développement durable

La prise de conscience progressive des méfaits du bruit, entraîne une réglementation plus sévère et des exigences accrues de la part des citoyens : 

  • Les nuisances sonores sont une véritable pollution, reconnue comme telle. En France, le coût social des pollutions sonores est estimé à 155,7 milliards d’euros par an. Cette estimation a été effectuée dans le cadre d’une étude réalisée par l’Ademe et le Conseil national du bruit, sur la base de nombreux critères, comme par exemple la baisse de productivité liée aux accidents du travail ou aux maladies cardiovasculaires. 
  • Le bruit est également reconnu comme néfaste pour les écosystèmes et peut menacer certaines espèces animales, sur terre, et dans les mers. Pendant le confinement, dans les espaces urbains, la réduction du niveau sonore ambiant a entraîné un réveil de la nature. Un signal concret et visible, qui soutient les études déjà menées à ce sujet : le stress provoqué par le bruit va jusqu’à menacer la survie de certaines espèces. Chez les oiseaux par exemple, le stress généré par le bruit peut entraîner la modification de chromosomes et réduire les capacités de reproduction.
  • La réglementation implique à présent de prendre en compte les études acoustiques pour toute nouvelle construction. De ce fait, les ingénieurs en acoustique interviennent de plus en plus sur des missions préventives, en amont des projets. 

Et avec l’apparition de nouveaux bruits dans l’espace public et dans l’environnement, les perspectives d’évolution ne manquent pas :

  • Les espaces de vie se réinventent (écoquartiers, logements modulaires ou intergénérationnels, etc.), les notions de psychoacoustique, de paysage sonore et de design sonore sont de plus en plus prises en compte.
  • Les avancées techniques comportent des problématiques acoustiques (véhicules électriques ou autonomes, drones, éolien terrestres ou marin, etc.)
  • La recherche sur les matériaux avance (bois, matériaux recyclés, métamatériaux)
  • Les outils s’améliorent (connectivité des capteurs de mesure, simulation acoustique de grande précision, BIM et maquette numérique, etc.)
  • La big data et l’intelligence artificielle ouvrent de grandes perspectives.

L’acousticien est de plus en plus sollicité. L’étude prospective sur les métiers de l’ingénierie et du conseil en acoustique, commanditée par l’Opiiec en 2018, évaluait la progression des effectifs d’acousticiens en bureaux d’étude de 7 à 15% par an (sur une population estimée de 1600 à 3300 professionnels).

Un oiseau rare, que les entreprises et bureaux d’étude peinent à recruter. En témoignent les nombreuses offres d’emploi publiées par le CIDB (centre d’information sur le bruit). Des emplois en CDD, en CDI, en alternance, et à tous les niveaux : ingénieurs et techniciens en acoustique et vibrations, contrat d’apprentissage, etc. Dans le privé (BEA) comme dans le public (mairie, ministères, etc.).

Comment devenir acousticien ?

Le métier d’acousticien est accessible à partir de Bac+2 / Bac+3 pour les techniciens en acoustique, jusqu’au Bac+5 pour devenir ingénieur en acoustique. Voire jusqu’au doctorat, pour faire de la recherche.

La France est reconnue au niveau international pour la qualité de sa formation en ingénierie acoustique, grâce à des pôles de formation-recherche d’excellence. Les cursus se sont adaptés aux besoins croissants dans certains domaines, comme le contrôle non destructif.

Niveau Bac+2

BTS, DUT ou L2 dans les secteurs de la mesure, de la physique, de la mécanique, de la maintenance, du génie civil, de la thermique et de l’énergie

Niveau Bac+3

Le principal cursus à Bac+3 est la licence pro mécanique acoustique et vibration 

Différents parcours possibles :

  • Acoustique environnementale et bâtiment, ou acoustique et vibrations industrielles : Université du Maine, IUT de Saint-Etienne
  • Acoustique du bâtiment ou acoustique industrielle et vibrations : IUT de Dijon – Auxerre 
  • Acoustique et environnement sonore : Université de Montpellier

Autres spécialités possibles :

  • Licence en physique chimie parcours physique
  • Licence électronique, énergie électrique, automatique parcours électronique

Niveau Bac+5

Master

Master Sciences, technologies, santé mention acoustique

  • INSA Lyon (Institut national des sciences appliquées de Lyon)
  • Le Mans université
  • Université Claude Bernard – Lyon 1 (Polytech Lyon)
  • ENTPE Lyon (École nationale des travaux publics)
  • École centrale Lyon

Master Sciences, technologies, santé mention Physique fondamentale et applications (M2) parcours Acoustique physique

  • Paris Diderot / Paris VII
  • INSA Centre Val de Loire (Institut national des sciences appliquées Centre Val de Loire) 

Master Sciences, technologies, santé mention Mécanique

  • École centrale de Lyon
  • Université de Bordeaux
  • Sorbonne Université

Master international  Erasmus Mundus Joint Master Degree WAVES (Waves, Acoustics, Vibrations, Engineering and Sound), Université d’Aix-Marseille – Faculté des Sciences

Pour plus de détails sur les masters en acoustique, consultez le portail national des masters

Diplômes d’ingénieur

Doctorat

  • École doctorale des sciences physiques et de l’ingénieur (SPI), Bordeaux
  • École doctorale interdisciplinaire sciences-santé (EDISS), Comue Lyon
  • École doctorale électronique, électrotechnique, automatique (EEA), Comue Lyon
  • École doctorale mécanique, énergétique, génie civil, acoustique (MEGA), Comue Lyon
  • École doctorale sciences, ingénierie, santé, Comue Lyon
  • École doctorale sciences pour l’ingénieur (SPI), Communauté d’universités et établissements université Lyon Bretagne Loire
  • École doctorale sciences mécaniques, acoustique, électronique et robotique de Paris (ED SMAER), Sorbonne Université – Paris VI

Quel que soit le niveau visé, la plupart des formations peuvent être effectuées en alternance, en contrat de professionnalisation ou en contrat d’apprentissage : une option gagnant-gagnant, pour les entreprises et les nouvelles recrues. 

À lire sur le site de l’Opco Atlas, un comparatif des contrats de professionnalisation et d’apprentissage.

À noter : jusqu’au 28 février 2021, pour tout recrutement d’un alternant préparant un titre professionnel ou diplôme jusqu’à Bac +5, les employeurs bénéficient d’une prime à l’embauche de 5 000€, pour un alternant de moins de 18 ans, et de 8 000€ pour un alternant majeur de moins de 30 ans. L’aide est valable pour les deux formules d’alternance (contrats de professionnalisation et contrats d’apprentissage) et pour les entreprises de toutes tailles. Plus d’informations sur le site du ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion.

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